Actualité Cagnes-sur-Mer
samedi 19 juin 2010
L'hippodrome, refuge des chevaux rescapés du Var 
Les chevaux débarquent à l'hippodrome de Cagnes-sur-Mer. Repos et récupération sont aux menus des prochains jours tant pour les animaux que pour les hommes. : Photo Grégoire Albertini
Depuis le drame qui a eu lieu dans le Var, les allers-retours de vans se sont multipliés pour rapatrier sur l'hippodrome de la Côte d'Azur hommes et chevaux. « C'est un métier de compétition, mais paradoxalement ça soude encore plus. Il y a encore plus de solidarité entre nous », lance le lad jockey Steve, les yeux fatigués.
Depuis jeudi, les vans reviennent chargés d'animaux souvent épuisés pour avoir nagé des heures dans l'eau. Et fortement choquées.
Les trotteurs miraculés sont désormais au chaud dans les écuries cagnoises. Et chouchoutées.
« Ils viennent du centre de Jean-Christophe Sorel et Régis Le Vexier. Ils ont récupéré 27 chevaux. Ils en ont malheureusement retrouvé 3 morts. Et trois autres sont portés disparus ». Les deux professionnels ont dû nager pour aller en libérer. Régis Le Vexier, encore choqué et la cheville gauche prise dans une attelle confirme :
« On a traversé un chemin qui était devenu une rivière pour aller ouvrir un box et sauver nos animaux ». Il en a encore le souffle court sous le coup de l'émotion.
Sacré instinct de survie Le centre d'entraînement varois est complètement sous les eaux. Les installations (habitations et écuries), le matériel de course et les véhicules sont hors d'usage.
« Il n'y a plus rien, la piste est défoncée, les bâtiments sont remplis de boue, les paddocks sont des lacs. On a été submergés sous trois mètres d'eau. Une véritable catastrophe ».
D'autres entraîneurs comme Stéphane Guelpa et Julien Cormy comptent également de lourdes pertes (chevaux, infrastructures et matériels).
Hier, une nouvelle rotation des camions a eu lieu pour acheminer d'autres trotteurs en provenance des alentours du Muy.
Régis Le Vexier affiche sa priorité :
« Laisser les chevaux se reposer pendant deux ou trois jours après ce traumatisme. Ils en ont besoin. Même si franchement, ils ont un sacré instinct de survie par rapport à l'homme ». Hommes et chevaux ont trouvé refuge dans les installations de l'hippodrome de la Côte d'Azur, chambres pour les uns, boxes pour les autres. Thomas Roucayrol, l'attaché de direction de l'hippodrome après avoir souligné la grande solidarité entre professionnels ajoutait :
« Nous mettons à disposition gracieusement une trentaine de boxes pour abriter les chevaux et quelques chambres pour les lads. Il a fallu répondre dans l'urgence et tout le monde a été très réactif. » Quant au matériel (harnachements et sulkys), il est prêté par les professionnels sur place. La solidarité joue à fond, et le réconfort aide les personnes qui ont souffert, même si les intempéries ont fait de gros dégâts sur le terrain, et ont laissé des traces indélébiles sur les hommes.
S.g. Et J.p.
Nice-Matin
