Quinze chevaux et poneys maltraités ont enfin trouvé refuge Maltraitance | En avril, un troupeau entier a été confié au Refuge de Darwin. Tous ont été adoptés par des familles d’accueil, sauf un. pascal frautschi | «Gipsy», «Windy» et «Texas» entourent Anouk Thibaud. Les trois montures sont méconnaissables.
Chloé Dethurens | 15.12.2009 | 00:00
Ils ont mis plus de six mois à se remettre. Après plusieurs semaines de malnutrition et de maltraitance dans un centre équestre de Savoie, onze chevaux et trois poneys sont désormais hors de danger. Tous, excepté un, ont été placés dans des familles d’accueil.
Les procédures pour sauver ces quinze pensionnaires commencent en 2008. Stationnés dans un manège savoyard, ces animaux baladent les touristes sur leur dos. Sans soins ni nourriture, ils n’ont que la peau sur les os. Plusieurs bêtes ne survivent pas. Grâce à une collaboration avec les services vétérinaires français, le Refuge de Darwin, situé à Sézenove, parvient après treize mois de procédures à placer le troupeau entier sous séquestre.
Pour des raisons juridiques, les chevaux sont tout d’abord stationnés près d’Annecy. Il faudra attendre avril 2009 pour qu’ils soient définitivement confiés au refuge. La recherche de familles d’accueil peut alors commencer.
Dès la mise sous séquestre, les chevaux sont bichonnés. Vermifuges, vaccins et surtout nourriture adaptée remettent peu à peu le troupeau sur pied. Il faudra néanmoins attendre près de six mois pour que le troupeau soit totalement d’aplomb et retrouve confiance: sur les 15 chevaux en effet, dix doivent reprendre au minimum 120 kilos.
«Aujourd’hui, ils sont méconnaissables, se réjouit Anouk Thibaud, fondatrice du refuge. Ce sont des chevaux sympas, ils ne sont pas traumatisés. C’est une histoire qui se finit bien.»
Gros investissementAccueillir 15 nouveaux pensionnaires d’un coup n’a pas été une mince affaire pour le refuge. En tout, les responsables ont dû payer de 6000 à 7500 francs par tête mais aussi trouver de l’espace supplémentaire. «On a dû assumer, poursuit Anouk Thibaud. Du coup, on a un peu du mal à boucler notre budget 2009. Au total, nous avons recueilli 23 chevaux cette année. Et il faut savoir qu’en bonne santé, un animal coûte 600 à 700 francs par mois.»
De plus, les appels de propriétaires souffrant de la crise et demandant l’aide de l’association afin d’éviter d’abattre leur animal ne cessent pas. Saturé, le refuge doit refuser de nombreuses demandes.
Le propriétaire du centre équestre savoyard a, lui, écopé d’une amende de 750 francs. Excepté un seul, ses anciens pensionnaires ont tous trouvé une famille d’accueil, en Suisse ou en France. Seul un des quinze n’a pas survécu. Mais sa mort n’a pas de lien avec les maltraitances subies. L’animal a effectivement succombé à une colique.
Seule inconnue: l’employé du propriétaire a demandé, au mois de juin, à récupérer six chevaux. Ceux-ci lui appartenaient, mais sont aujourd’hui placés dans de nouvelles familles.
Pour récupérer ses animaux, il lui faudra payer la somme investie par le refuge pour les soigner, soit plus de 60 000 francs.