Le cheval, victime de l'engouement qu'il suscite
26 septembre 2009
Le cheval bénéficie d'un grand capital de sympathie auprès des Français - un sur trois aimerait en posséder un selon une enquête récente - mais malheureusement, il est victime de son succès.
L'animal peut devenir agressif
«On constate que de plus en plus de gens possèdent des chevaux juste pour la relation avec l'animal. Ils prennent un cheval ?potager? pour l'avoir avec eux. Ces gens-là reportent leur affectivité sur l'animal, comme ils le font avec les chiens ou les chats, pour le câliner», explique Claire Bentolila, comportementaliste animalier. «Mais le cheval ne sait pas gérer ce genre de chose», explique-t-elle.
Conséquence: il développe le plus souvent des troubles du comportement. Il peut également devenir agressif. «Le cheval doit brouter en moyenne 15 heures par jour, se promener quotidiennement s'il est en box, vivre avec ses congénères et pouvoir galoper à sa guise dans son pré», ajoute Claire Bentolila.
Du temps et de l'argent
Laetitia Boss, présidente du Centre d'hébergement des équidés maltraités (CHEM), juge que «la démarche de recueillir un cheval part toujours d'un bon sentiment mais certaines personnes ignorent les besoins réels de l'animal et l'engagement que ça représente, en temps et en argent». Elle «déplore une hausse des cas de maltraitance et d'abandon des équidés depuis la création de son association, il y a 30 ans». Le CHEM intervient régulièrement avec les services vétérinaires et la gendarmerie pour retirer des chevaux laissés sans nourriture par leurs propriétaires ou parqués dans des petits terrains et souffrant d'un grave manque d'alimentation, voire de blessures laissées sans soins. Les dérives viennent aussi du fait que d'un point de vue juridique «le cheval est un bien meuble au même titre que l'ensemble des animaux. Il n'y a pas de limitation pour la détention des équidés, ni de législation particulière», a souligné de son côté Me Xavier-Jacques Bacquet, spécialiste du droit animal.