Lundi 01 Février 2010
THÉRAPIES ALTERNATIVES.
Claire Carlier, éducatrice de formation, propose des thérapies avec le cheval en Gironde, auprès d'enfants et d'adultes en difficulté Le cheval médecin Valentine et Claire lors d'une leçon particulière de cheval à Salaunes. (Photo Thierry David)
Valentine a 9 ans. Elle souffre de retard psychomoteur et, depuis plusieurs mois, prend des cours d'équitation très particuliers. Au centre équestre de Salaunes, en Gironde, le cheval soigne sa différence. « Nous avons tout essayé avec Valentine, la gym, la danse... Rien ne convenait. Elle ne s'adaptait pas. Jusqu'au jour où elle a découvert les chevaux. » La maman de la fillette, étonnée par cet engouement, rencontre alors Claire Carlier, éducatrice de formation, qui débute une activité de thérapie avec le cheval dans plusieurs centres équestres de Gironde (1). Valentine ne pouvait jusque-là suivre une leçon d'équitation ordinaire. Et puis, surtout, elle avait terriblement peur de ce cheval qui l'attirait.
Un médiateur
Claire Carlier a suivi une formation professionnelle au sein de la Fédération nationale de thérapies avec le cheval (Fentac) durant trois ans (2). Depuis, elle développe un accompagnement thérapeutique individualisé. Enfants, adultes. Handicapés moteurs, personnes souffrant de troubles psychologiques, relationnels, de maladies mentales ou simplement de stress, de passage dépressif, suivent ces leçons particulières.
« Le cheval est utilisé comme un médiateur qui prend en compte une personne dans sa globalité, physique et psychique. La médiation animale peut enclencher une avancée dans le soin à la personne. Les élèves me sont envoyés par la famille en direct, mais aussi par des médecins généralistes, des centres médico-psychologiques, des kinés, ostéopathes, homéopathes, des psychologues. Souvent, les familles cherchent des thérapies alternatives pour les aider à compléter une thérapie. C'est le cas de Valentine. »
Sur son cheval, la fillette décrète : « Maman, tu me vois ? C'est moi la cavalière ! » Au bout d'une année de travail, Valentine a appris à toucher l'animal, à le monter, à le maîtriser, tourner à gauche, à droite, s'arrêter, démarrer. Elle monte à cru avec la même aisance. Panse son cheval et lui donne du pain à croquer en fin de séance.
« Progrès fulgurants »« Valentine a fait des progrès fulgurants dans sa vie, assure la maman. Elle prend des décisions, elle qui se contentait de suivre, elle a acquis plus d'équilibre, la latéralité, la confiance. Un peu de sérénité et de fierté. »
Une séance avec le cheval ne ressemble pas forcément à la suivante. Il faut l'adapter en fonction de l'état du cavalier. « Lorsque je le sens angoissé, précise Claire, la séance tourne autour du contact physique avec le cheval. Les câlins, les caresses, le brossage, on peut aussi le promener à pied, sans le monter. Tous ces gestes d'attention conduisent l'élève à prendre conscience de l'autre et en même temps à l'apaiser. »
« Avec le cheval, il est plus facile d'entrer en relation. Les personnes souffrant de troubles autistiques s'y retrouvent. Le cheval est sensible à l'autre, non-jugeant, il révèle les difficultés et les ressources en faisant office de miroir. Il impose ses règles naturellement. » Claire Carlier propose des cours particuliers à 55 euros la leçon. Aucune prise en charge à ce jour. Pour Valentine, ses parents ont décidé de payer les cours avec l'allocation enfant handicapé. « La Fédération nationale de TAC réfléchit à une possibilité d'aide financière, ajoute la jeune femme, car il s'agit d'une thérapie de soutien à un soin plus global. »
(1) Claire Carlier intervient notamment au centre équestre de Salaunes, à l'école du Guillambeau à Léognan et au haras de Croix-d'Hins. Contact : 06 30 22 46 94.
claire@therapie-cheval.fr www.therapie-cheval.fr(2)
www.fentac.org Auteur : Isabelle Castéra