Après la mort d'un cheval sur la plage de Saint-Michel-en- Grève
(22) il y a dix jours, l'État «fait appel à la responsabilité de
chacun» pour se prémunir contre le danger des algues vertes. Plus
d'un an. Il aura fallu plus d'un an pour que la préfecture des
Côtes-d'Armor reconnaisse que ce sont «sans doute» des algues vertes en
putréfaction qui sont à l'origine de la mort de deux chiens, le samedi
12juillet2008, sur la plage de La Granville, à Hillion. Une conclusion
à laquelle la vétérinaire qui s'était penchée sur l'autopsie des
animaux était arrivée au bout de quelques jours. Douze mois plus tard,
les services de l'État adoptent la même prudence face à un nouvel
«événement désagréable» qui rappelle étrangement le précédent. Le
28juillet, un cheval est en effet mort d'un oedème aigu du poumon
(comme les deux chiens) sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. C'est ce
que révèle l'autopsie de l'équidé. Seulement, les collaborateurs du
préfet n'ont pas encore pris connaissance des résultats de l'examen.
«Mais nous sommes désireux de les avoir», certifie Philippe De
Gestas-Lesperoux, le nouveau secrétaire général de la préfecture, qui
refuse donc de se prononcer sur les causes de la mort du cheval.
Ne pas s'approcher des tas en décomposition Hier,
le haut fonctionnaire a tenu à communiquer sur le dossier des algues
vertes de manière «dépassionnée» et «avec sérénité». Aucune action
d'envergure n'a été annoncée, mais un message a été martelé: l'État
fait appel à la responsabilité de tous. «Comme pour toute activité, il
appartient à chacun de s'informer sur la sécurité et les
réglementations particulières», indique Philippe De Gestas-Lesperoux,
avant de préciser: «Les algues vertes présentes en petite quantité ne
sont pas dangereuses pour la santé». Rappelant ensuite qu'aucun décès
humain n'avait été causé par les algues, le secrétaire général de la
préfecture a cependant expliqué qu'il ne fallait pas s'approcher des
tas en putréfaction desquels émane de l'hydrogène sulfuré. Un gaz
toxique et même mortel à partir d'un certain seuil(500 parties par
million). Soucieux de présenter les efforts engagés par l'État pour
lutter contre la prolifération des algues, Philippe De Gestas-Lesperoux
a aussi admis qu'il était impossible de dire à quelle échéance les
algues disparaîtraient des plages bretonnes. «Depuis dix ans, les taux
de nitrates (indice de pollution agricole) ont baissé de 18% dans les
eaux des rivières des Côtes-d'Armor. Nous maîtrisons au mieux les flux,
la réglementation se durcit, mais il y a des stocks d'azote emmagasinés
dans les terres depuis des années et des années. C'est donc un combat
qui sera forcément long et qui doit être collectif».