DATURA : Attention DANGER DescriptionC'est une
plante annuelle de 30 cm à 2 m de haut, à odeur fétide, à
feuilles relativement grandes, jusqu'à 20 cm, ovales, fortement sinuées, portant des dents aiguës.
La
racine est pivotante.
Les
fleurs, solitaires, généralement blanches ou jaunes, sont grandes, de 10 à 12 cm de long, à
corolle soudée en tube s'ouvrant en entonnoir à cinq lobes peu marqués, le
calice, également soudé en tube est vert pâle, plus court que la corolle et terminé par cinq lobes. Une variété porte des fleurs violacées.
Le fruit de forme ovoïde de la taille d'une noix, qui mûrit de juillet à octobre, est dressé, couvert d'épines longues et robustes.
C'est une
capsule septicide s'ouvrant à maturité par quatre grandes valves qui découvrent une colonne placentaire centrale portant les graines. Les graines réniformes, à surface réticulée, longues de 3 à 4 mm, sont noires et contiennent un embryon spiralé.
Distribution C'est une plante très commune en
Europe.
Elle pousse dans les terres incultes : les champs, les friches, les décombres, les sables des cours d'eau, et aime les terres fraîchement retournées où elle est considérée comme une mauvaise herbe très envahissante.
Propriétés
La plante renferme des
alcaloïdes :
hyoscyamine,
scopolamine,
atropine.
L'activité anticholinergique des alcaloïdes de la plante produit un délire hallucinatoire de plusieurs heures.
Elle est très vénéneuse, c'est la plus
toxique de toutes les
solanacées, ce qui la rend potentiellement dangereuse même pour un usage
chamanique.
Elle a pourtant été employée pour des pratiques divinatoires depuis l'
Antiquité.
C'est à partir de
datura stramoine que le chimiste allemand Albert Ladenburg isole en
1881 la
scopolamine.
De très petites quantités suffisent pour déclencher une
intoxication grave, l'ingestion de 4 à 5 g de feuilles suffit pour tuer un enfant.
On rapporte un cas d'intoxication collective survenu à
Jamestown (
États-Unis) en
1676, quand à l'occasion d'une rébellion, le capitaine
John Smith donna à ses soldats une salade contenant des feuilles de datura.
En cas d'
empoisonnement au datura, une hospitalisation d'urgence est requise où sera pratiqué un traitement qui est avant tout symptomatique : lavage d'estomac, sédation par injection de
benzodiazépines, réhydratation.
Effet psychotrope À faible dose, le datura provoque la dilatation des pupilles (
effet mydriatique de l'
atropine), une diminution des sécrétions, une diminution du péristaltisme entraînant la
constipation, une élévation du
rythme cardiaque, une dilatation des bronches, et a des effets
hallucinogènes. Des doses sensiblement plus élevées entrainent le décès par troubles du
rythme cardiaque.
Le datura est la plupart du temps absorbé sous forme d'
infusion, plus rarement il est fumé sous forme de
joint. Les
hallucinations sont décrites par les usagers comme cauchemardesques souvent accompagnées de
crises d'angoisse et de la perte des repères spatio-temporels.
L'utilisation dans un cadre récréatif reste anecdotique et souvent limité à une expérimentation isolée et de brève durée du fait de la difficulté de gestion du produit, des effets secondaires désagréables (importante sécheresse des muqueuses,
amnésie,
confusion mentale et impression d'étrangeté persistante plusieurs jours après la prise), et des risques d'accidents. Ces risques d'accidents (
intoxication) sont liés à la difficulté à déterminer la dose souhaitée car la limite entre la dose hallucinogène et une
surdose est très étroite et liés à la période de latence entre l'absorption et l'apparition des effets qui peut amener les usagers à se surdoser.
L'absorbtion peut également être accidentelle: la plante est très volontaire, et peut être considérée comme de la mauvaise herbe par les jardiniers. Si ceux-ci l'arrachent et brûlent le tas de mauvaises herbes contenant majoritairement de la datura, l'inhalation accidentelle de la fumée peut largement suffire à provoquer des hallucinations pendant plusieurs heures.