Espagne : la crise achève les chevaux
mercredi 02 décembre 2009
Les nouveaux riches en avaient acheté quand l'économie était florissante. Aujourd'hui, ils les abandonnent.
« Depuis cet été, les abandons ont été multipliés par trois. Cette année, nous en avons enregistré 300 dans la région », explique Virginia Solera Garcia, de CYD. La situation est particulièrement critique en Andalousie.Cette association a tiré la sonnette d'alarme. Les chevaux, qui étaient, il y a peu encore, achetés comme de véritables signes extérieurs de richesse, sont de plus en plus souvent abandonnés à leur sort, livrés à une morte lente et cruelle. Les nouveaux riches ont moins de moyens.
Virginia explique que son association croule sous le poids des dénonciations : « Nous en recevons en moyenne une vingtaine par jour, soupire-t-elle.Les autorités ne s'acquittent même pas de leurs obligations de s'occuper des animaux abandonnés dans leur municipalité.»
« Nous sommes absolument désespérés. Nous retrouvons les chevauxsous- alimentés, mourant de soif, malades, parfois blessés ou mutilés », poursuit-elle. « Leurs propriétaires préfèrent les laisser mourir que de payer le vétérinaire pour le sacrifier.»
Elle explique que la loi espagnole, qui pénalise le mauvais traitement aux animaux domestiques, ne punit pas le traitement cruel contre les chevaux. « Le cheval est considéré comme un animal de luxe. Leurs propriétaires veulent le dernier modèle comme pour les voitures. » Quitte à les jeter, comme des objets.