vendredi 06 novembre 2009Moins d'acheteurs de chevaux de sport Avec 2 500 poulains par an, 85 % des chevaux de selle français naissent dans la Manche et le Calvados.
Aucun éleveur ne parvient à vivre totalement de son activité. Pourtant les Bas-Normands ont tout pour réussir. À Saint-Lô, ces éleveurs ont réfléchi aux moyens d'améliorer leur compétitivité.Pourquoi ? Comment ?« Ça ne paye plus ?
Selon le conseil des chevaux de Basse-Normandie et l'Adecno (Association des éleveurs de chevaux normands) sur 8 000 éleveurs,
« un sur dix seulement dégage un revenu de l'activité cheval ». La vente couvre de moins en moins les prix de revient.
« On ne peut plus vivre sans avoir une activité annexe », résume Albert Hardy, éleveur dans le sud-Manche.
Il y a t-il une baisse des naissances ?
Installés majoritairement dans la Manche et le Calvados, ces éleveurs produisent 85 % des Selle français, à raison de 2 500 naissances par an. Ces chevaux sont vendus à 6 mois (foals), 3 ans ou plus de 5 ans s'ils sont déjà en compétition.
« Cette année, évalue Albert Hardy,
on prévoit 20 % de naissances en moins. »
Enregistre t-on une baisse des prix ?Le prix moyen de vente d'un Selle français était en 2007 de 7 600 €.
« Les prix ont baissé depuis de 20 %, estime Jean Muris, président de l'Adecno.
Cause principale : une désaffection pour les chevaux de sport. »
Le nombre de licenciés est pourtant en hausse ?
« Grâce au poney, explique Jean Muris.
Mais les enfants ne se reportent pas ensuite sur les chevaux de sport. Il faut trouver de nouveaux débouchés. » Par exemple du côté des cavaliers amateurs adultes, demandeurs de concours hippiques.
La région a t-elle des atouts ?Pour Arnaud Evain, directeur de France élevage, la région a pourtant tout ce qu'il faut pour réussir :
« Un milieu naturel, des fournisseurs, des outils...mais ils doivent mieux fonctionner ensemble. » Important dans la perspective des jeux équestres de 2014 en Basse-Normandie qui pourrait booster les ventes.
Un recensement ?Les éleveurs bas-normands possèdent généralement une à deux poulinières, et vendent souvent leurs chevaux dans leur cour. Il n'y a pas de recensement officiel. On ne sait pas toujours combien il y a de chevaux de selle et où.
« Lorsque la Garde républicaine nous commande des chevaux, évoque le président de l'Adecno,
on n'est pas capable de lui répondre. » D'où l'embauche d'une chargée de mission pour répertorier tous les chevaux pouvant être vendus.Le conseil des chevaux et l'Adecno ont des idées pour améliorer la compétitivité : déterminer un vrai cours des prix et développer le commerce à l'international.
« Les Normands doivent devenir commerçants, prône Jean Muris,
et travailler ensemble. » Mais là, ce n'est pas gagné...
Nathalie LECORNU-BAERT.