MIDI LIBRE - Édition du vendredi 15 janvier 2010
Montpellier. Saussan- Le poney club Pachka menacé par certains chasseurs SOCIÉTÉ : La mairie a reçu les dirigeants du syndicat de chasse « Ce jour-là, c'était la guerre ! » Anne Bridou, la propriétaire du poney club Pachka, n'en revient toujours pas.
« Les chasseurs étaient nombreux et les coups de feu se succédaient sans discontinuer. Les chevaux paniqués s'emballaient et tentaient de jeter à terre leur cavalier. Les enfants présents étaient véritablement en grand danger. » Ce mercredi de décembre, le club d'équitation assurait ses cours lorsque les détonations ont éclaté à proximité immédiate de la propriété. Malgré les protestations des parents et des moniteurs présents, les chasseurs, dont certains étaient postés à l'intérieur même du domaine, ont continué à utiliser leurs armes, l'un d'entre eux menaçant :
« On va tout cramer !» La propriétaire, à son tour, tenta de faire stopper ce mitraillage, sans succès.
Depuis, la peur de l'accident est permanente chez cette professionnelle du cheval qui emploie trois monitrices, gère la formation de 270 élèves et a su faire de son club un centre équestre reconnu à l'échelon régional. Déterminée à protéger son exploitation et les personnes qui la fréquentent, Anne Bridou a écrit au maire afin de dénoncer les faits. Un premier accident, en 2001, avait déjà eu lieu, causant trois blessés parmi les élèves suite à des coups de fusil tirés à quelques mètres des clôtures de la propriété. Le maire Jean-Paul Lacombe avait, à l'époque, édicté un arrêté interdisant l'usage des armes à feu dans une zone de 100 m autour du club. Rien n'y a fait, les tirs ont perduré et s'amplifient même depuis plusieurs semaines, malgré les visites des gendarmes. Afin de rappeler les exigences de l'arrêté municipal, le maire Michel Landier a reçu récemment les dirigeants du syndicat de chasse du village. Ces derniers, conscients de la gravité de la situation, ont proposé de demander le classement de la zone en réserve de façon à permettre sa surveillance par les gardes fédéraux.
Une réaction saluée par Anne Bridou qui a exprimé sa reconnaissance pour l'attitude responsable du syndicat de chasse : venu spontanément à sa rencontre, il l'a assurée de son soutien, dénonçant les agissements des individus qui se sont rendus coupables de ces excès.
« Ce sont des actes inexcusables qui ne sont pas le fait des chasseurs de Saussan. Cela est dommageable pour l'image de la chasse et nous allons agir pour que ces exactions ne se reproduisent plus. » Ajoutant les actes aux paroles, ils ont installé, aux abords du club équestre, des panneaux "réserve de chasse". Les amateurs de sport équestre et de chasse espèrent que ces mesures endigueront les comportements accidentogènes des quelques rares "chasseurs" en cause.
P. Dt