lundi 16 novembre 2009Adieu les autos au pied du Mont, bonjour les cobs Norbert Coulon et son cob, à Saint-Malo-de-la-Lande : « On sauvera les chevaux de trait s'il y a un intérêt économique. »
En novembre 2011, des voitures hippomobiles tirées par des cobs et des percherons transporteront les touristes au Mont-Saint-Michel. Norbert Coulon, éleveur, est à l'origine du projet.L'homme Agriculteur, éleveur à Saint-Malo-de-la-Lande (Manche), Norbert Coulon baigne dans le milieu des chevaux de trait depuis tout petit. Il dispute des compétitions internationales d'attelage avec sa fille, et y réussit fort bien.
« On a la chance d'être le seul pays du monde à avoir neuf races de chevaux de trait. J'ai toujours pensé que l'on ne les sauverait que s'il y a un intérêt économique. »Le projet Norbert Coulon a pensé aux voitures hippomobiles pour relier le Mont, à partir de La Caserne,
« dès que j'ai appris le projet. Mais je me taisais. Cela paraissait tellement énorme ». Il a fini par en parler, et surtout convaincre
« les politiques de l'intérêt des chevaux ». Depuis dix ans, il teste la formule avec succès l'été à Gouville-sur-Mer pour visiter des parcs ostréicoles.Pour le projet du Mont, il travaillera avec Veolia, l'entreprise retenue après l'appel d'offres, dont il sera prestataire de service.
La voiture: la première s'élancera le 11 novembre 2011. Le 11 - 11 - 11, pour les distraits. Impossible de montrer la voiture pour le moment. Sa ligne sera design et ressemblera à une voiture de tramway à deux étages. Elle pourra transporter cinquante personnes à la fois. Le service sera assuré par six voitures. Les départs se feront à horaires réguliers, «
toutes les cinq minutes en période de pointe ».
Le prototype sera testé au printemps et
« le constructeur est un local ».
Les chevaux: Norbert Coulon commencera avec des cobs normands, des percherons et des postiers bretons.
« Des hongres. Ils sont toujours d'une humeur égale. » Deux chevaux suffiront à tirer une voiture et ses passagers sur les 4km, aller et retour.
« Mais, je réfléchis à une pente douce pour le départ. » À terme, 38 chevaux devront être opérationnels.Il en possède une quinzaine pour le moment.
« J'ai tout l'hiver et le printemps pour acheter des chevaux. » Les conducteurs seront du personnel de Veolia.
Le coût: Le trajet simple coûtera 4€, aller et retour 6,50€.
« On estime que 70 % des visiteurs prendront la navette, 20 % la voiture hippomobile et 10 % iront à pied. »
Une vitrine: Pour l'heure, élever des chevaux de trait relève plus du sentimental que des finances.
«
Les éleveurs ne savent pas quoi en faire. Un mâle à la foire de Gavray, ça se vend 300 €. Heureusement, la consommation de viande a sauvé des races. » Le Mont sera
« une vitrine pour la France, s'enthousiasme Norbert Coulon.
Nous sommes les seuls au monde à faire du transport public en voiture hippomobile. Ce n'est pas passéiste. Au contraire, c'est moderne et novateur. »Christophe LECONTE.