21/03/2011
L'incinération des chevaux est désormais possiblehttp://www.incineris.fr/fr/2-services/5-incineration-des-equides.htmQue faire d'un cheval de 500 kg à sa mort ? Aujourd'hui, on peut l'incinérer comme le chien ou le chat, une alternative à l'équarrissage pour éviter à la plus noble conquête de l'homme de finir en pâté pour Médor mais qui ne permet pas encore de récupérer ses cendres.
La perte d'un animal est toujours une épreuve douloureuse pour les amoureux des bêtes et les Français, qui considèrent aujourd'hui que le cheval est un animal de compagnie comme les autres animaux domestiques, se félicitent de ce nouveau service mortuaire pour chevaux. La crémation des équidés existe seulement depuis janvier 2011 grâce à un arrêté du 17 juillet 2009 qui autorise l'incinération des animaux familiers, dont les ânes, poneys et chevaux font partie.
"J'ai fait incinéré Paul Quatre Vents, mort à 27 ans, car il était impensable que l'animal qui a partagé mon enfance, mon adolescence et ma vie de femme soit emporté par l'équarrisseur avec son crochet", témoigne Laetitia Richardburon qui a dépensé 1.400 euros pour la crémation et le transport du cadavre de son vieux cheval.
Pionnière en incinération d'équidés, la société Incinéris, spécialisée dans la crémation des animaux domestiques, a installé ses dispositifs crématoires dans son centre de Vimoutiers (Orne) et Château Gaillard (Ain). Elle a déjà brûlé une trentaine de chevaux, ânes et poneys.
"Le coût de la crémation pour un cheval est de 970 euros et de 770 euros pour un poney ou un âne", indique Delphine Petit d'Incinéris, qui propose ce service à tous les propriétaires d'équidés de France. "Nous brûlons les chevaux en groupe sans possibilités pour l'instant de restituer aux propriétaires les cendres qui sont déposées sur des terres réglementées", regrette-t-elle.
Au coût de l'incinération, il faut également prévoir un forfait de 60 euros pour le transport de la carcasse ainsi qu'une indemnité kilométrique d'1,50 euro aller-retour.
Les vétérinaires qui vérifient notamment que l'animal a bien été "pucé" ou identifié sont également impliqués. Après avoir constaté le décès du cheval ou l'avoir euthanasié, le vétérinaire rédige une convention d'incinération et de transport puis contacte l'entreprise Incinéris pour la prise en charge du cadavre. L'acheminement du corps peut aussi se faire par le propriétaire dans un délai maximal de 36 heures après le décès.
Anny Naturana, qui a créé en 2008 l'association nationale pour l'incinération des équidés (ANIE), estime "que c'est un premier pas mais qu'il reste encore beaucoup à faire".
"En Belgique, l'incinération est individuelle et il y a une prise en charge psychologique des cavaliers propriétaires", poursuit-elle.
Selon la militante de la cause animale, les propriétaires de chevaux qui déclarent sur son site vouloir faire incinérer leur cheval sont majoritairement des cavaliers randonneurs. "Les voyageurs à cheval gardent leurs chevaux très longtemps et tissent des liens affectifs très forts avec eux". D'ailleurs, la France est la première nation de tourisme équestre.
Selon la Fédération française d'équitation, troisième fédération olympique française en nombre de licenciés, l'équitation est le seul sport qui connaît une évolution de 5% de pratiquants par an (687.341 licenciés en 2010).
La France compte 900.000 chevaux dans une filière qui se porte bien avec 62.000 emplois et 55.000 entreprises équestres recensées.
