Chiens maltraités, poneys abandonnés : les gendarmes montrent les crocs dans l'Arrageois
vendredi 03.09.2010, 05:11 - La Voix du Nord
Si quinze poneys ont pu être sauvés par ce directeur de centre équestre, le seizième, trop jeune, est mort de sous-nutrition.
| INFRACTIONS |
Chiens galeux dormant dans leurs excréments, poneys abandonnés dans un enclos sans eau ni nourriture. ...
Mardi et mercredi, gendarmes, service juridique de la SPA et direction départementale de la protection des animaux (ex-DSV) ont mené deux opérations distinctes dans l'Arrageois pour venir en aide à des animaux. Les deux interventions,à Amplier et Gavrelle, dans l'Arrageois, ont permis de sauver vingt et un chiens et seize poneys menacés.
C'est sur réquisition du procureur de la République d'Arras que les gendarmes de Pas-en-Artois ont fait irruption à Amplier, suite à un contrôle préalable de la DDPP en août. Vingt et un chiens vivant dans des conditions déplorables ont été emmenés et remis à la SPA, en direction des refuges de Saint-Omer et Tilloy-lès-Mofflaines. Des procès-verbaux ont été actés et des infractions relevées quant à la non-conformité des installations. Les chenils étaient remplis d'excréments, l'eau était absente des gamelles et certaines bêtes avaient la gale ou des otites. L'éleveur canin pris en faute comptait mettre fin à son activité. D'autres procès-verbaux devraient être établis par la DDPP.
À Gavrelle, ce sont des poneys qui ont été sauvés par les gendarmes et la DDPP. C'est au cours d'une promenade à cheval qu'un randonneur a découvert un jeune poney allongé dans un enclos, agonisant de soif et de faim. « Quand on a apporté de l'eau et de la paille aux poneys, ils se sont jetés dessus, c'était horrible », décrit Hubert Lequette, directeur des Écuries du Manoir, centre équestre situé près de l'enclos. L'homme et son épouse ont gracieusement recueilli les équidés en attendant les gendarmes.
Un trafic ?
Les militaires ont constaté qu'il n'y avait ni herbe, ni arbre, ni eau dans le paddock. Ils ont pu interpeller le propriétaire, un habitant de Noyelles-Godault. Pendant ce temps, un vétérinaire spécialisé intervenait pour constater les carences du propriétaire envers ses animaux. Dans son rapport, il affirme que les poneys étaient affamés, amaigris et déshydratés. L'un d'eux est mort. Les quinze autres ont été pris en charge hier matin par l'association Le Dousaul, à Douriez, près d'Étaples. Le propriétaire affirme de son côté avoir acquis les animaux en Belgique pour 2 400 E , mais aucun papier (facture, certificat d'importation...) ne le prouverait. Il contesterait en outre les conclusions du vétérinaire. Une perquisition a eu lieu chez lui. Un trafic serait suspecté. L'enquête va se poursuivre, en attendant le dépôt de plainte de la Ligue française protectrice des chevaux. •
S. COGEZ