Publié le 13/08/2010 à 13:13 - AFP
En Normandie, la thalasso pour chevaux fait fureur sur les plages 
Au delà des centres de thalasso (1.000 euros par mois), beaucoup d'entraîneurs non spécialisés installés en bord de mer font travailler leurs chevaux dans l'eau, de Royan (Charente-Maritime) au Touquet (Pas-de-Calais).Avant l'arrivée des baigneurs, au petit matin, des centaines de chevaux s'entraînent dans les vagues et sur les plages de Basse-Normandie, région phare des sports hippiques: la thalassothérapie équine fait son chemin depuis plusieurs décennies.
"Après avoir couru sur la plage, les chevaux marchent dans 30-40 cm d'eau, là où la vague éclate. C'est très bon pour les tendons", souvent fragiles, de ces animaux de compétition, explique Francis Gamichon, qui a ouvert un des tout premiers centres de thalasso pour chevaux en 1989, à Saint-Martin de-Bréhal, sur la côte ouest de la Manche.
Ce "préparateur physique", qui a reçu pendant 17 ans l'équipe de France de concours complet en cure, fait travailler sur la plage, six matins par semaine, les 15 à 50 chevaux en séjour chez lui.
De retour au box, les membres des plus fragiles de ces animaux, pour la plupart en convalescence après une blessure, sont enduits de boues marines, les mêmes que celles utilisées pour les humains.
A quelques kilomètres de là, à Lingreville, "50 à 100 chevaux s'entraînent le matin" sur une plage peu touristique, l'une des plus fréquentées par les équidés de course, qui apprécient ce havre sans galet ni relief, raconte le maire Jean-Benoît Rault.
C'est ici que venait s'entraîner Jag de Bellouet, prix d'Amérique 2005. Les entraîneurs parcourent jusqu'à 30 km pour s'y rendre.
"Un permis de construire pour un centre de remise en forme équin vient d'être déposé par une entreprise de Maisons-Laffitte (Yvelines). Si ça continue on va avoir plus de chevaux que de vaches sur la commune", sourit l'élu, agriculteur de profession.
Pour Francis Gamichon, "la mer est aussi intéressante pour les chevaux qui n'ont pas de blessure, en particulier pour ceux qui ont des problèmes de caractère. Elle a sur eux comme sur nous un effet décontractant".
"Pour les chevaux c'est ludique, ils travaillent plus sans pour autant se casser le moral. On a vraiment constaté des différences incroyables", ajoute Sylvie Lucas-Baldeck, une ostéopathe parisienne qui a ouvert il y a six ans son centre de thalasso à Audouville-la-Hubert près d'Utah Beach (est de la Manche).
Au delà des centres de thalasso (1.000 euros par mois), beaucoup d'entraîneurs non spécialisés installés en bord de mer font travailler leurs chevaux dans l'eau, de Royan (Charente-Maritime) au Touquet (Pas-de-Calais).
Mais la palme revient à la Manche, département qui affiche le plus important effectif équin national, alors que 40% (75.000) des chevaux de compétition français se trouvent en Basse-Normandie, pôle national de compétitivité pour la filière équine.
"Tout le monde est assez conscient des bienfaits de la thalasso", résume Laurent Bousquet, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France de concours complet, qui s'entraînera à l'hippodrome de La Touques de Deauville et sur les plages environnantes avant les jeux équestres mondiaux en septembre.
"Mais tout le monde n'en a pas les moyens logistiques", précise l'entraîneur.
Quelques écuries, dans l'Allier ou l'Orne, recourent... aux soins en piscine.
Sur les plages, le succès de la thalasso équine a aussi son revers: le 9 juillet, un cheval emballé à Merville-Franceville (Calvados) a blessé un enfant de trois ans qui a dû être plongé un temps dans le coma artificiel. La réglementation ne se met en place que progressivement, commune par commune.
