VIEUX MÉTIER.
Amoureux des chevaux, même s'il ne monte pas, Franck Barbot est maréchal-ferrant Sous les sabots de Pollen Franck Barbot, Mélaine et Pollen. (photo m. m.)
Mélaine, la cavalière est bien mignonne comme une princesse, mais c'est Pollen, sa ponette qui a droit à des égards dignes de Cendrillon.À la place de pantoufles de vair, deux fers à cheval que Franck Barbot, maréchal ferrant, adapte à ses sabots. Le fer, sorti incandescent de son four, est modelé sur l'enclume afin de s'adapter au sabot délicat de Pollen. Ça fume, ça tape, les clous s'enfoncent dans le sabot, mais Pollen ne bronche pas. Normal, ce n'est que de la corne.
Pourtant, le métier n'est pas sans risque et Franck Barbot, trentenaire, en sait quelque chose. « J'ai dû arrêter pendant cinq ans car un cheval que je ferrais a rué et m'a cassé le tibia. »
Une formation de cinq ans
Alors, Franck a dû, à son grand regret, arrêter son travail et s'est reconverti dans l'entreprise familiale de transport, troquant les soins aux animaux pour les chevaux-vapeur. Franck est devenu maréchal-ferrant par amour des chevaux, pour travailler avec eux. Mais, paradoxe, il est incapable de monter dessus. « J'ai le vertige sur un cheval. Dessous, je n'ai pas peur, mais dessus je ne peux pas », avoue-t-il en souriant.
Alors, parce qu'il était « frustré de ne pas les monter », Franck a décidé de les ferrer. Pour cela, il a suivi une formation de cinq ans - CAP, BEP et brevet de maîtrise.
Des fers en alliageCe cursus se déroule principalement en alternance, qu'il a effectué à Laruscade. Les maréchaux-ferrants sont relativement nombreux (33) en Gironde et tous ont du travail car le nombre de chevaux augmente. La pratique de l'équitation de loisirs ou de l'attelage se développant, les services de ces chausseurs particuliers sont très recherchés par les particuliers. Mais au fait, pourquoi ferrer des animaux qui, dans la nature, n'en n'ont pas besoin ? « Lorsqu'il saute dans un concours par exemple, le cheval encaisse à la réception un poids de plusieurs tonnes sur ses pattes avant », explique Franck.Les chevaux usent plusieurs paires de fers par an, « environ une par trimestre ». Les fers vont de la taille 000 (la plus menue comme Pollen) jusqu'au 8. La mode commence à s'en mêler avec des fers en alliage par exemple. La technique de ferrage évolue aussi.Franck Barbot, qui a eu l'autorisation médicale de reprendre son métier après son accident, suit une formation de remise à niveau où il apprend de nouvelles pratiques de ferrage, le parage naturel et ça fonctionne. Car, pas de doute, Pollen a trouvé fers à ses sabots.
Franck Barbot : 06 58 63 08 14 ou 05 57 42 49 04.
Auteur : M. M.