le 23/02/2010 07:57 |
Bruno Huet
Carcassonne. Le boucher veut sauver Elsa la jumentBoucher à Carcassonne, Didier Guiraud tente aujourd'hui de sauver de l'équarrissage un animal qu'il destinait à son étal. Depuis dimanche, Elsa, une jument de 18 ans, se trouve dans le couloir de la mort de l'abattoir de Narbonne. Si rien n'est fait, l'animal devrait passer de vie à trépas dès demain et sans que sa chair ne puisse régaler les amateurs de viande chevaline.
Didier Guiraud, boucher chevalin à Carcassonne, a donc décidé hier de remuer ciel et terre pour éviter à Elsa, un anonyme équarrissage. Il y a trois semaines, Didier Guiraud fait l'achat de deux juments, Elsa et Duchesse auprès d'un même propriétaire. Les documents des animaux semblent en règle... à une exception près. Il est mentionné que les deux chevaux ne peuvent finir leur vie dans la vitrine réfrigérée d'une boucherie. Dimanche, alors qu'il s'apprête à conduire les deux équins à Narbonne où ils doivent être abattus, le boucher carcassonnais consulte les papiers administratifs et tombe des nues en constatant que Duchesse ne peut être transformée en viande de boucherie. Pour Elsa, les documents sont légèrement différents et la mention pouvant indiquer qu'elle est peut être destinée à un étal, n'est pas claire. A son arrivée à Narbonne, Elsa est immédiatement prise en charge par la direction des services vétérinaires (DSV) aujourd'hui appelée Direction de la cohésion sociale et de la protectiondes populations. Les fonctionnaires font alors savoir à Didier Guiraud que la jument ne peut être destinée à son commerce. «Dans cette affaire, tout le monde s'est trompé. Moi, le premier, explique-t-il, mais la jument n'y est pour rien».
A l'abattoir de Narbonne, Guy Mamet l'un des responsables, souligne que l'avenir de la jument ne lui appartient pas et de rappeler «qu'un animal vivant entrant ici en ressort systématiquement mort».
Pour Didier Guiraud, l'idée de voir un animal finir à l'équarrissage est insupportable. «Mon métier, c'est d'acheter des chevaux et de vendre leur viande, mais je ne peux me résoudre à l'idée que cette viande soit perdue, pour le simple fait de documents administratifs peu clairs. je n'ai vraiment pas envie que l'on tue cette jument pour rien».
Anne-Elisabeth Agrech, directrice de la feue DSV, n'est pas restée inactive hier, considérant que le cas d'Elsa «pourrait être revu». En attendant, la SPA, alertée, s'est démenée pour trouver une «famille» d'accueil à la jument dans la région de Trèbes.
Elsa aura-t-elle la vie sauve ? Les bénévoles de la SPA attendent une réponse positive aujourd'hui.